Oui, juste une introduction... Un aperçu qui avertit le lecteur distrait et assoupi après un bon film où il pose ses mirettes blasées...
Espérant sans doute y recueillir quelque beauté offerte, une gorgée de plaisir, quelques mots coquins qui le réconforteront dans son imbécillité... Pauvres lecteurs qui se piquent de poésie! pauvres poètes qui se flattent d'apprécier la poésie...
Poésie bourgeoise, rigide comme une face liftée, muette, impuissante et frigide, comme une hostie du dimanche avalée à la va vite pour se donner la bonne conscience de sauver son âme inculte et misérable...
Poésie- petit four pour réjouir les pique- assiettes conviés au bal poétique mondain!
Ce poème est juste un rappel pour les lecteurs imprudents, qui s'enfoncent de leurs godasses boueuses dans le temps sacré et douloureux de la poésie:
" Ah! Baudelaire! J'adore! Quelle sombre beauté, ma chère!"
Comme ces adeptes de la nature qui s'enfoncent dans les prés, écrasant les marguerites délicates des roues de leurs confortables voitures tout terrains...
Ainsi il en va de la poésie, ma chère, une troublante liqueur qui vous brûle le gosier et vous étreint de l'intérieur, d'un indicible cri...
Mais la poésie est devenue inaudible, livrée au médiocres. Et l'on se complaît dans une poésie de caniveau.