Walkyrie Plume de coton
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| Sujet: La Bataille de Waterloo (Eugène de Pradel) Mer 9 Mar - 12:53 | |
| I Tout le camp sommeille Le général veille L'aurore vermeille Ne luit pas encore Sur l'enceinte immense Dans l'ombre s'élance Et plane en silence L'oiseau de la mort. L'âme tranquille Le chef habile De son asile Sort dès le matin Son œil embrasse Le vaste espace Et sa main trace L'arrêt du destin.
II Guerrier intrépide D'un mot il décide L'attaque rapide Et sur un tambour L'art pour lui conspire Son génie inspire Les soins de l'empire Et l'ordre du jour Quand dans la plaine Lueur lointaine Indique à peine Les feux opposés Nos chefs s'assemblent Nos rangs s'ébranlent Nos bivouacs tremblent Sous leurs pas pressés.
III Notre artillerie Est en batterie Notre infanterie Manœuvre est s'étend Phalanges plus belles Nos lanciers fidèles Volent sur leurs ailes Où Mars les attend Les dragons passent Les flots s'amassent Nos hussards lassent Leurs fougueux coursiers Troupe éclatante Masse importante A l'œil présente Nos fiers cuirassiers.
IV La trompette sonne Le clairon raisonne Le coursier frissonne Prêt à s'échapper L'ennemi s'agite Pour couvrir la fuite De ses corps d'élite La mort va frapper ! Mais il surmonte L'effroi que dompte La juste honte D'un pareil succès Son artifice D'un bois propice Sert la milice Du brave Écossais.
V Nos flanqueurs s'avancent Nos chasseurs s'élancent Nos lanciers balancent Leurs terribles dards Vivez dans l'Histoire Soldats que la Gloire Mène à la victoire Sous nos étendards ! La charge sonne Le bronze tonne Le boulet sillonne moissonne les rangs Et la fumée Dans l'air semée Couvre l'armée De ses noirs torrents.
VI La garde s'engage S'ouvrant un passage Au sein d'un nuage D'épaisses vapeurs Nos vieilles moustaches Montrent leurs panaches Flottant sur les haches De nos vieux sapeurs Comme la foudre Qu'on voit se dissoudre Et mettre en poudre Des cèdres altiers Leurs glaives percent Leurs bras renversent Leurs coups dispersent Des carrés entiers. VII L'ennemi succombe Il chancelle, il tombe Et déjà la tombe Reçoit ses débris Ses soldats pâlissent Ses coursiers frémissent Les airs retentissent De funestes cris ! Destin étrange Soudain tout change Le crime arrange Un succès vendu Nos rangs se brisent Nos feux s'épuisent Des traîtres disent Que tout est perdu !
VIII Mais crainte frivole Le vainqueur d'Arcole Paraît et revole Au lieu du danger Ses braves l'entourent D'ardeur ils concourent Et d'autres accourent Prompts à nous venger L'armée entière Dans sa carrière Voit la poussière Au loin s'élever Troupe inattendue Qu'on croyait perdue Tu nous es rendue Et viens nous sauver.
IX L'ivresse circule Puissant véhicule ! Espoir trop crédule ! Tout à coup, grands dieux ! Erreur passagère Faveur mensongère C'est l'aigle étrangère Qui s'offre à nos yeux ! Nos invincibles Inaccessibles Aux coups sensibles Du destin fatal Forts de courage Bravent l'orage Et du carnage Donnent le signal.
X Les masses s'écroulent Des flots de sang coulent D'ardents chevaux foulent Des corps palpitants La faulx de la guerre Les feux de tonnerre Ont jonché la terre De membres sanglants Traits magnanimes ! Efforts sublimes Que de victimes Vont encore s'offrir ! L'heure est funeste Tout nous l'atteste Il ne nous reste Qu'à vaincre ou mourir.
XI Belliqueuse garde L'anglais te retarde Admire et retarde Ses feux et ton sort Ses lignes s'entrouvrent Et vers toi découvrent Cent bouches qui s'ouvrent Pour donner la mort Troupe immortelle Sa voix t'appelle: " - Français ! - dit-elle - Chargés de lauriers Tout nous seconde La foudre gronde Sauvez du Monde Les premiers Guerriers !"
XII Fortune, tu braves Vainement nos braves Des Français esclaves ? Desseins superflus ! Tu peux les entendre " - Nous savons attendre La mort sans nous rendre !" Ils n'existent plus...Voilà un superbe poème, épique et tragique, qui gagnerait sûrement le concours actuel... | |
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Fleur noire Fondatrice du forum
Nombre de messages : 13875 Age : 41 Localisation : derrière l'enorme tas de livres qui s'écroule Humeur : zen soyons zen Date d'inscription : 16/12/2004
| Sujet: Re: La Bataille de Waterloo (Eugène de Pradel) Mer 9 Mar - 13:14 | |
| ah! waterloo! waterloo! morne plaine!
Triste jour que celui-ci pour notre Empereur! Mais que de belles victoires font palir cette defaite!
Il aurait pu la gagner mais "Plus il voit l'ombre de la catastrophe gagner sur lui, moins il veut s'y soustraire.Le joueur de la toute puissance joue pour perdre dans un si prodigieux désastre que la gloire en soit eternelle, car il n'ignore pas qu'il doit perdre a la fin" | |
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