Le jour de sa condamnation, le 20 juin 1975, Nijole, jeune lithuanienne, avait dit au tribunal:
Vous vous acharnez à voler ce qui nous est le plus cher: nos convictions...
Vous osez vous moquer des plus saintes convictions de l'homme, au moment le plus difficile de sa vie: l'heure de sa mort.
Vous pouvez multiplier les ordonnances et décrets!
Quand à nous, Dieu nous a délivrés de la peur.
Celui qui aime son prochain travaille pour le bien de ses frères.
Il ne se demande pas s'il est heureux, si la joie que Dieu lui a accordé est grande ou petite, parce que celui qui aime croit à la joie, au bonheur d'un coeur aimé de Dieu. J'ai été malade. Je ne me suis levée que pour le dîner de la veille de Noël. A table, nous étions cinq, mais de coeur et d'esprit nous étions avec vous tous, avec tous ceux qui soutiennent ma fragilité de leurs prières. Il y avait tant de joie parce que, ainsi, à notre table, s'était jointe une petite foule: vous!
Nijole, libérée le 8 juillet après 6 ans de bagne sibérien